L'essentiel Lundi 24 Novembre @ VIPress.netAppel d'offres PV : 40,6 MWc et 217 projets de 100 à 250 kW sélectionnés
La ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie Ségolène Royal a publié le résultat de la 3e période de l'appel d'offres pour des installations photovoltaïques de moyenne puissance de 100 à 250 kWc lancé en mars 2013 : 217 projets représentant une puissance totale de 40,62 MWc ont été sélectionnés. Le prix de vente moyen de l'électricité solaire s’élève à 153,2 €/MWh(1). Les sociétés les plus chanceuses ont pour nom, cette fois, Méthode Carré avec 6,1 MW pour 27 projets et Générale du Solaire avec 4,85 MWc pour 26 projets. Le prochain appel d'offres serait lancé avant la fin de l'année, précise le communiqué de presse de la ministre …
Close le 30 juin dernier, cette 3e période avait vu le dépôt de 932 dossiers pour une puissance cumulée de 189,2 MWc, ce qui donne un taux de sélection de 23,3% en nombre de projets et de 21,5% en puissance. La 1ère période affichait respectivement 29,8% et 32,5%, et la 2e période 27,3% et 27,7%. Le prix de vente moyen de l'électricité s'élevait encore à 168,3 €/MWh pour la première période et à 165,2 €/MWh pour la 2e période, soit une baisse de 1,8%. De la 2e à la 3e période, le prix de vente moyen a par contre chuté de 7,2%. Au total pour les trois périodes de candidatures, l'appel d'offres se solde par 587 projets pour une puissance totale de 121,62 MWc. Parmi les sociétés ayant réussi à tirer leur épingle du jeu avec des projets lauréats pour la 3e période figurent, outre celles citées ci-dessus, Technique Solaire (16 projets, 3,3 MWc), Eco-Solaire (9 projets, 2,2 MWc), Luxel (CPV SUN, 10 projets, environ 1,6 MWc), Kergreen (Armorgreen, 6 projets, plus de 1,5 MWc), Cap Vert Energie (4 projets, près de 1 MWc) et ... un grand nombre de sociétés agricoles...
La CRE avait transmis sa liste de projets sélectionnés le 28 août dernier, mais la publication des lauréats s'est faite attendre puisqu'elle n'est intervenue que le 17 novembre. Les professionnels restent, quant à eux, sur leur faim, en particulier les PME dont la structure n'est pas vraiment adaptée à une procédure par appel d'offres. Dans un communiqué de presse, la ministre a annoncé une « dernière phase de concertation » d'une durée de trois semaines pour le cahier des charges du prochain appel d'offres pour des installations photovoltaïques de moyenne puissance de 100 à 250 kWc, qui serait lancé avant la fin de l'année, qui s’inscrirait dans la continuité du précédent avec trois périodes de candidature de 40 MWc chacune avec une sélection des projets sur la base du bilan carbone et du prix(2). Gardons-nous d'un excès de pessimisme mais rappelons tout de même que l'appel d'offres pour moyennes toitures de 100 à 250 kW qui vient de trouver sa conclusion avait été lancé en mars 2013, donc il y a près de 20 mois, et que l'ensemble de la profession attend toujours l'appel d'offres pour grandes centrales photovoltaïques de plus de 250 kW annoncé ce printemps pour juin 2014 puis pour l'été 2014, ensuite pour septembre 2014 ...
(1) La Commission de régulation de l'énergie (CRE) n'a publié que le prix moyen de vente pour l'instant, dont le niveau de 153,2 €/MWh est assez étonnant. Il semblerait en effet que des projets déposés avec un prix de vente de 160 €/MWh n'ont pas été retenus. Il serait donc intéressant de connaître la fourchette réelle en termes de prix de vente, à la fois de tous les projets déposés et des projets retenus. A suivre ...
(2) Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a commenté ces annonces comme « une première étape pour relancer la filière photovoltaïque. » Il a toutefois rappelé qu’il est urgent de « soutenir également l’activité sur l’ensemble des autres segments, et donc de lancer rapidement l’appel d’offres attendu pour les installations de grande puissance (supérieures à 250 kW), de revaloriser et stabiliser le tarif des installations inférieures à 100 kW en intégration simplifiée au bâti car la dégressivité trimestrielle du tarif d'achat et son niveau actuel ne correspondent plus à la réalité sur le terrain, et de stabiliser le tarif des installations résidentielles en intégration au bâti. » Pour les territoires d’outre-mer où l’activité est à l’arrêt sur les installations inférieures à 100 kW, le SER souhaite des mesures permettant d’assouplir la règle des 30 % d’intégration au réseau électrique des énergies renouvelables.
SunPower sur le point de réduire sa voilure en Europe ?
SunPower (groupe Total), l'un des leaders mondiaux du photovoltaïque, projette une restructuration de ses activités en Europe. Le groupe américain a en effet publié un document boursier déposé auprès de la SEC (SEC filing Form 8-K), qui prévoit « un réalignement de ses ressources afin d'améliorer sa structure de production et de coûts ». Cette restructuration affecterait 85 à 115 emplois, principalement en Europe. Rappelons que SunPower possède deux usines d'assemblage de panneaux photovoltaïques en France, à Toulouse (ex-Tenesol) et à De Vernejoul en Moselle* …
A noter que, au 3e trimestre 2014, le chiffre d'affaires réalisé par SunPower en Europe ne représentait plus que 6%, contre 20% au 3e trimestre 2013. Et, lors d'une présentation à des analystes, la société a souligné ses prévisions 2015 : 490 à 530 MW pour les Amériques, 640 à 680 MW en Asie-Pacifique, et seulement 170 à 190 MW en Europe...
Selon le document boursier (voir [L]http://investors.sunpower.com/secfiling.cfm?filingID=867773-14-58&CIK=867773|ici[/L]), la restructuration ne toucherait que 1 à 2% de ses effectifs dans le monde et serait finalisée d'ici fin 2015. Elle coûterait à la firme quelque 15 à 25 millions de dollars, dont une grande partie dès le 4e trimestre 2014 (en cours).
* Selon le site PV Tech, SunPower aurait fermé l'usine d'assemblage de Tenesol en Afrique du Sud en 2013. La firme a toutefois récemment annoncé la création d'une nouvelle usine de 160 MW au Cap, en Afrique du Sud, qui serait opérationnelle en 2015.
Le groupe Armor dévoile son film photovoltaïque organique
A l'occasion du salon Pollutec qui se déroulera à Eurexpo Lyon du 2 au 5 décembre prochains, le groupe français Armor, spécialisé dans les encres et les technologies d’impression, dévoilera une technologie de film photovoltaïque organique (OPV), fruit de quatre années de recherche et développement dans le cadre du Beautiful Light Project, et de premiers concepts d'application dans le domaine de l’éclairage urbain. La commercialisation devrait démarrer fin 2015 …
Lancé en 2010 (voir [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=tjtptm2408jffz|notre article[/L]), le Beautiful Light Project (le projet s'appelait initialement Oscar, voir [L]http://www.armor-group.com/images/stories/pages/dp_armor_oscar_14-juin-2010.pdf|ici[/L]) a pour objectif de fournir un accès à l’énergie solaire par le biais d'un film photovoltaïque de 3e génération, à savoir le film photovoltaïque organique (OPV). Après quatre ans de R&D, les premiers films OPV devraient arriver sur le marché fin 2015, en visant des applications aussi diverses que l’éclairage public, le mobilier urbain, la recharge d’appareils électroniques portables, la mobilité, etc.
Sur Pollutec, un Lab’ Beautiful Light Project permettra, selon Armor, de tout savoir sur la nouvelle génération de films OPV d'Armor et de découvrir les premiers démonstrateurs en situation réelle et la technologie OPV, avec notamment une application d'éclairage urbain et des présentations vidéos de prototypes réalisés par des étudiants de L’Ecole du Design de Nantes Atlantique. Une conférence intitulée « l’éclairage de demain » sera animée par Gaël Guilloux, Directeur du laboratoire de recherche en design de l’Ecole de Design de Nantes, et partenaire du Beautiful Light Project.
Equipements pour la production PV : le Suisse Meyer Burger croit à l'hétérojonction
Le fabricant suisse d'équipements pour la fabrication de panneaux photovoltaïques Meyer Burger vient de démarrer une ligne pilote d'une capacité de 600 kW pour la production de cellules solaires en technologie silicium à hétérojonction* (HJT), étape phare du projet de R&D Swiss-Inno (voir également [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=titksflfays}emnz|notre article[/L]). Objectif : un rendement de conversion de 21% au niveau module et des coûts de production de l'ordre de 0,50 €/Wc, voire moins …
Développée et financée conjointement avec le CSEM et le soutien de l’Office fédéral de l’énergie et du Canton de Neuchâtel dans le cadre du projet Swiss-Inno HJT lancé le 1er octobre 2013 pour une durée de trois ans, l'installation a été inaugurée par la conseillère fédérale Doris Leuthard sur le site de Meyer Burger Research à Hauterive, Neuchâtel, conjointement avec Peter Pauli, président-directeur général du groupe. Avec cette ligne pilote, le fabricant d'équipements compte amener à la maturité industrielle sa technologie mise au point en coopération avec l'EPFL, tout en optimisant le procédé en termes de puissance et de rendement de conversion et de coût de production, en coopération avec le PV-center du CSEM ainsi qu'avec les entités Meyer Burger Technology, Meyer Burger Research et PASAN. Les cellules solaires HJT issues de la ligne pilote seront intégrées dans des modules et testés en laboratoire et sur le terrain. Après l’achèvement du projet Swiss-Inno HJT, la ligne pilote continuera à servir de plate-forme pour la R&D dans le photovoltaïque.
Rappelons que le président-directeur général d'EDF, Henri Proglio, a dit que « l’hétérojonction ... n’est pas au rendez-vous. L’hétérojonction ne fonctionne pas ! », lors de son audition par la commission spéciale de l’Assemblée nationale pour l’examen de la loi sur la transition énergétique. Un extrait de cette audition a été publié sur le blog Tecsol. Pour en savoir plus, cliquer [L]http://tecsol.blogs.com/mon_weblog/2014/09/photowatt-lh%C3%A9t%C3%A9rojonction-ne-fonctionne-pas-reconnais-henri-proglio-pdg-dedf.html|ici[/L]
* Le Japonais Sanyo, aujourd'hui intégré au groupe Panasonic, a commencé à développer des cellules solaires en technologie silicium à hétérojonction en 1992. Cette dernière consiste à déposer une couche ultra-mince de silicium amorphe sur les deux faces d’une tranche de silicium monocristallin. Meyer Burger le réalise cette phase par dépôt chimique en phase vapeur assisté par plasma, ou PECVD, à 200°C). L'avantage de l'hétérojonction est double : les cellules HJT atteignent un taux de rendement de plus de 22 % ; la sensibilité à la température est moindre comparé aux autres technologies silicium d'où une productivité plus élevée.
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