L'essentiel Jeudi 09 Avril @ VIPress.netSilpro en redressement judiciaire
La société Silpro (Silicium de Provence), qui devait produire du silicium polycristallin pour applications photovoltaïques à Saint-Auban dans les Alpes de Haute-Provence, vient d’être placée en redressement judiciaire ; le site fait face à des difficultés de financement, précise EDF Energies Nouvelles, qui détient une participation minoritaire indirecte de 12,8% du capital de Silpro, via EDF Energies Nouvelles Réparties.
C’est dans un double contexte de pénurie de silicium pour le solaire et de revitalisation du site d’Arkema à Saint-Auban que la création de Silpro avait été décidée à l’automne 2006. La crise financière et la baisse, momentanée, de la demande de silicium, et du prix du matériau, risquent maintenant de signer la fin du projet.
Le projet Silpro représente un investissement total de 300 M€. Ses actionnaires directs sont, à hauteur de 70%, SOL Holding, société commune au Hollandais Econcern (52%) et au fabricant allemand de modules photovoltaïques Solon (48%) et, à hauteur de 30%, le Français Photon Power Industries (dont EDF Energies Nouvelles détient une part du capital).
Le site de Saint-Auban devait initialement être opérationnel fin 2008, mais cette date avait déjà été repoussée à 2011. La capacité annuelle de production de silicium devrait s’élever à quelque 3000 tonnes dans un premier temps, puis à 4500 tonnes après une phase d’extension ultérieure, avec un effectif de 160 personnes.
Le maire de la commune de Saint-Auban, Patrick Martellini, se veut rassurant : « il s’agit pour l’instant d’une procédure administrative, et non pas d’une liquidation. » Il importe toutefois de trouver rapidement une solution de financement des créances qui s’élèveraient, selon diverses sources, à 30 millions d’euros.
Systèmes photovoltaïques : Q-Cells et LDK Solar créent une société commune
C’était prévisible : l’Allemand Q-Cells et le Chinois LDK Solar viennent d’annoncer la création d’une société commune dédiée au développement de systèmes photovoltaïques de grande taille en Europe et en Chine ; les deux entreprises entendent profiter de la complémentarité de leurs activités et des connaissances respectives sur leurs marchés régionaux afin d‘optimiser la chaîne de production selon un modèle intégré.
Q-Cells et LDK Solar ont déjà démarré un premier projet de système clés en mains. D’une capacité de 40MW, il sera réalisé à 100% avec des cellules solaires de Q-Cells, qui utiliseront uniquement des tranches de silicium de LDK Solar. Des négociations seraient en cours avec des acheteurs potentiels en Europe. Des projets similaires de systèmes clés en mains adaptés au marché émergent chinois sont également en cours de planification.
Le siège de Q-Cells à Bitterfeld-Wolfen, en Allemagne
La Chine lance un programme de subventions pour le solaire
Petit à petit, la Chine laisse filtrer quelques détails concernant un programme de subventions dédié au photovoltaïque annoncé en mars dernier : les projets susceptibles de bénéficier d’aides sont, en priorité, les systèmes photovoltaïques intégrés au bâti (comme en France), ceux reliés au réseau électrique distribué et ceux installés dans des bâtiments publics ; le montant total des aides pourrait, lui, dépasser 650 millions de dollars en 2009.
Les aides pourraient représenter jusqu’à 2,15 $/W, selon le rendement et le taux d’intégration des systèmes. Les projets doivent avoir une puissance minimale de 50 kW crête. Les rendements des modules solaires utilisés doivent être supérieurs à 16% s’ils sont réalisés avec des cellules en silicium monocristallin, à 14% pour du silicium polycristallin, et à 6% pour du silicium amorphe couche mince.
Selon des analystes de Piper/Jaffray, le programme pourrait permettre de subventionner une puissance totale installée de 200 à 400 MW.
Le silicium amorphe dominera encore quelques années les technologies couches minces
Selon une étude de NanoMarkets, les ventes de cellules solaires couches minces en silicium amorphe passeront à 4,1 milliards de dollars en 2014 contre 1,3 milliards de dollars cette année ; 54% des modules à cellules couches minces vendues aujourd’hui sont à base de silicium amorphe.
Le silicium amorphe se prêterait en outre particulièrement bien à la réalisation de cellules solaires sur substrat flexible, ce qui susciterait de nouvelles opportunités. En 2011, la part de marché des modules à cellules en silicium amorphe sera encore de 47%.
Selon NanoMarkets, l’évolution des technologies de dépôt de matériau et d’autres améliorations pourraient tirer le rendement de conversion au-dessus de 15%. A partir de 2011, des approches telles que le procédé CIGS, le photovoltaïque organique ou encore les cellules à pigment photosensible, outre les cellules à base de CdTe, impacteront plus fortement le marché.
L’évolution du photovoltaïque pourrait être freinée à l’horizon 2030 par une pénurie de métaux rares
Selon une récente étude de l’institut allemand IZT, un manque de disponibilité de métaux rares tels que le gallium, l’indium ou le tellure pourrait freiner l’évolution vers une production de masse des cellules solaires couches minces d’ici 2030 : l’indium est un métal rare convoité aussi bien par l’industrie des écrans plats que par les fabricants de cellules solaires utilisant le procédé CIGS (cuivre/indium/gallium/sélénium), tandis que les industriels du semiconducteur utilisent le gallium pour des circuits intégrés haute vitesse.
Selon l’IZT, à l’horizon 2030, la demande de gallium serait environ 6 fois la production minière actuelle, tandis que les besoins d’indium s’élèveraient à quelque 3,3 fois la production actuelle. A noter que plus de 70% des ressources mondiales d’indium se trouvent en Chine.
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