L'essentiel Mardi 28 Février @ VIPress.netSemaine décisive pour Photowatt : la reprise par EDF est désormais officielle
Pour Photowatt, ce lundi 27 février a été décisif, mais sans surprise : le tribunal de commerce de Vienne a accepté l'offre de reprise d'EDF, via sa filiale EDF ENR (EDF Energies Nouvelles Réparties), qui va récupérer les actifs de la société de Bourgoin-Jallieu, ainsi que 100% de sa filiale PV Alliance et obtenir une licence d'exclusivité mondiale pour la technologie de l'hétérojonction encore en développement …
EDF se proposerait d'injecter quelque 75 millions d'euros dans l'entreprise sur deux ans afin d'assurer sa pérennité, selon différents médias, mais le projet industriel reste à préciser.
EDF entrera en possession des actifs de Photowatt au 1er mars 2012. Sur les 425 employés restants, l'énergéticien maintient 345 d'entre eux ainsi que 10 apprentis en poste. Les 70 autres se verront proposer un emploi au sein du groupe EDF.
PV Alliance appartenait jusqu'ici à hauteur de 40% à EDF ENR, de 40% également à Photowatt, et de 20% au CEA.
L'Allemagne sabre ses tarifs d'achat
Les ministres allemands de l'industrie, Phiipp Rösler, et de l'écologie, Norbert Röttgen, ont dévoilé en fin de semaine dernière un projet de loi qu'ils ont qualifié de compromis pour un nouveau cadre tarifaire réglementaire pour l'électricité solaire photovoltaïque, et qui, pour beaucoup, va stopper le développement du PV outre-Rhin : des tarifs d'achat en baisse de 20 à 30% selon le type d'installations, pour se situer entre 13,5 c€/kWh pour les plus grandes centrales (mais limitées à 10 MW) et 19,5 c€/kWh pour les plus petites, applicables au 1er mars prochain puis suivies d'une dégressivité mensuelle jusqu'en 2016 …
Ce projet de loi coupe, a priori, toute velléité à un mois de mars porteur que d'aucuns voyaient se profiler comme un remake de décembre 2011 où il y aurait eu outre-Rhin la bagatelle de 3 GW de nouvelle puissance raccordée. Il pourrait être entériné par le parlement allemand dès demain, 29 février.
L'annonce des deux ministres a suscité une vague de protestation dans toute l'Allemagne, et en particulier dans les régions à forte implantation de sociétés du photovoltaïque comme en Saxe ou à Berlin, les plus concernées par le risque au niveau des emplois.
Néanmoins, une baisse drastique des tarifs d'achat, et ce à la fois plus forte et plus tôt que celle prévue initialement au mois de juillet 2012 puis envisagée pour avril 2012, était plus ou moins attendue par les professionnels de la filière PV outre-Rhin. La réalité dépasse maintenant toutes ses craintes, tout comme la puissance de quelque 3 GW raccordée au mois de décembre 2011 avait surpris de par son ampleur.
Pour autant, ce chiffre de 3 GW en décembre a été mis à mal récemment par des rumeurs persistantes sur sa véracité. Le magazine allemand Photovoltaik a ainsi laissé entrevoir que les banques, au vu des financements de projet, ou encore les câbleurs, au vu de leurs livraisons de matériels, seraient dubitatifs. Sans parler de la capacité de raccordement d'une telle puissance et donc d'un très grand nombre d'installations en un seul mois, qui semblerait irréaliste, même dans un pays champion du solaire comme l'Allemagne.
Un coup monté contre la filière ?
La Bundesnetzagentur, l'agence fédérale des réseaux qui publie les chiffres des puissances raccordées, nécessite en règle générale de 4 à 6 semaines pour compiler les déclarations mensuelles effectuées par les porteurs de projets. Or, le chiffre de 3 GW pour décembre 2011 ont été publiés le 9 janvier en même temps que ceux pour les mois d'octobre et novembre 2011, le tout il est vrai avec l'adjectif « prévisionnel ». Des chiffres définitifs ont été annoncés pour courant mars 2012. D'aucuns sautent déjà le pas pour dénoncer un « coup monté » contre la filière. Attendons les chiffres définitifs pour nous prononcer ...
France Territoire Solaire lance l'Observatoire du solaire
Le 27 février, France Territoire Solaire (FTS), un think tank créé à l'automne 2011 pour œuvrer au développement de l’énergie photovoltaïque en France, a lancé son site Internet et publié la première édition de l'Observatoire du solaire, en partenariat avec la cabinet Kurt Salmon. Cet Observatoire donne une vision actualisée de la réalité solaire en France au travers d'un panorama d’indicateurs économiques. Il constituera un support à la prise de parole de FTS dans le débat politique, avec cette fois les vrais chiffres de la filière …
« Les informations que nous publions sur le site Internet proviennent toutes de sources publiques mais elles n'ont jamais été « packagées » pour donner une vision réelle, compréhensible, et accessible au plus grand nombre », nous a précisé Céline Alléaume, senior manager chez Kurt Salmon et spécialiste de l'énergie.
Au travers de six familles d’indicateurs, réalisé à partir de sources publiques d'information, cet observatoire se veut un outil qui permet d’objectiver le débat sur la filière photovoltaïque française.
Les six indicateurs:
1. Etat du parc photovoltaïque français
2. Marché résidentiel pré et post moratoire du 2 décembre 2010
3. Projets en file d’attente
4. Tarifs d’achat d’électricité solaire en France, en Allemagne et en Italie
5. Production d’électricité photovoltaïque
6. Coût du financement de l’énergie photovoltaïque par la CSPE (Contribution au service public de
l’électricité)
FTS est un pur produit de la concertation qui s'est tenue entre les acteurs de la filière photovoltaïque française et les pouvoirs publics pendant le moratoire de décembre 2010 à mars 2011. « Une concertation qui n'était qu'un simulacre puisque tout avait quasiment déjà été écrit et décidé avant. Mais elle a soudé des acteurs de la filière », souligne Daniel Bour, président de FTS pour sa première année d'existence.
Fondé au lendemain du moratoire par des acteurs importants de la filière PV comme Sunnco, Solairedirect, SMA, etc., FTS (voir ) entend désormais peser sur les débats autour du futur bouquet énergétique français et participer au pilotage de la filière industrielle du PV sur l'Hexagone avec des objectifs de compétitivité à l'international.
« Il y aura prochainement une nouvelle loi cadre sur le scénario énergétique français. Concernant le photovoltaïque, il s'agira clairement de revoir les objectifs en terme de puissance installée. L'objectif de 5,4 GW à l'horizon 2020 ne tient plus. Mais ce n'est pas en le doublant que nous modifierons le scénario énergie, il faudrait le multiplier par 10, ce qui serait très ambitieux. Un scénario s'élabore avec prudence. Mais la vraie rupture culturelle, c'est la décentralisation de l'énergie. FTS revendique une énergie de territoires », souligne Daniel Bour.
Pour en savoir plus, cliquer sur [L]www.observatoire-energiesolaire.fr|Observatoire énergie solaire photovoltaïque[/L]
« Il faut supprimer les appels d'offres, miser sur l'empreinte carbone et migrer vers la facturation nette »
Il y a un an, la filière du photovoltaïque entrevoyait avec appréhension la fin du moratoire. Elle allait bientôt se retrouver confrontée à un cadre réglementaire caractérisé par des tarifs d'achat en baisse trimestrielle pour les centrales PV jusqu'à 100 kW et des appels d'offres au-delà. Qu'en est-il aujourd'hui ? L'Echo du solaire a demandé à Jan Jacob Boom-Wichers, directeur général France – Benelux – UK de REC Solar* …
Comment analysez-vous la situation sur le marché français aujourd'hui ?
Les modalités des appels d'offres handicapent le développement à la fois du marché et de la filière industrielle en France. De 100 à 250 kW, le seul critère pour déterminer les « gagnants » sera le prix ce qui condamne l'industrie française et favorise les fournisseurs asiatiques. Surtout les chinois qui sont de surcroit en nette situation de surstocks et vendent à des prix inférieurs à leurs coûts de production. Ce dumping sur les prix est évident aujourd'hui. Au-delà de 250 kW, la filière industrielle n'a à ce jour aucune visibilité. Les résultats des appels d'offres seront annoncés au 3e ou 4e trimestre. Aucun autre pays d'Europe n'a choisi un tel processus d'appels d'offres qui étouffe un secteur normalement créateur d'emplois. Il faut stopper cette aberration. Par contre, la France, pays champion toutes catégories de l'empreinte carbone grâce à l'électricité nucléaire, pourrait se distinguer par une production « propre ». Un tarif d'achat bonifié et conditionné par l'empreinte carbone des panneaux serait plus avantageux pour la filière industrielle française(1) qu'une bonification pour des installations réalisées avec des panneaux PV à contenu majoritairement européen.
Quels seraient, à votre avis, des leviers efficaces pour développer le marché du PV sans pénaliser les consommateurs d'électricité par la CSPE ?
Une solution adaptable partout, sur tous les types d'installations, serait la facturation nette, le net metering, à l'image de ce qui se fait aux Pays-Bas. Ce qui, au demeurant, permettrait d'abandonner complètement les appels d'offres. En France, les consommateurs payent en moyenne 12,5 c€/kWh hors taxes pour leur électricité, un prix artificiellement, voire anormalement bas, par rapport à des prix de l'ordre de 17 à 23 c€/kWh ailleurs en Europe. Avec la facturation nette, un producteur d'énergie, par exemple un particulier qui dispose d'une installation fournissant 5000 à 6000 kWh vend, une fois sa propre consommation déduite à l'exploitant du réseau électrique, le surplus de sa production au même prix qu'il achèterait son électricité. Parallèlement, il faudrait obliger le (ou les) opérateur(s) des réseaux électriques à consommer en priorité l'énergie verte avant toutes les autres. Ce qui permettrait de mieux répondre aux pics de consommation.
Côté industriel, il semble impératif de développer des capacités de production susceptibles d'être compétitives. Une usine de 120 MW n'est pas rentable. Il y a un an déjà, la limite de rentabilité s'établissait à 400 MW au minimum. Aujourd'hui, les prix ont tellement baissé qu'il est plus réaliste de miser sur une usine de 500 à 600 MW, tournant avec un taux d'utilisation de quelque 98% de sa capacité de production pour atteindre un prix de revient compétitif.
Qu'en est-il aujourd'hui des secteurs des installations résidentielles et industrielles ou commerciales ?
Pour les toitures PV industrielles, il faudrait reconsidérer l'intégré au bâti. Si cette approche se justifie pour des constructions neuves avec une esthétique architecturale conçue en amont en même temps qu'une orientation optimale des bâtiments, elle semble être un non-sens total sur l'ancien et en rénovation. Les règles d'intégration au bâti forçant des installations à plat sur des toitures terrasses entraînent en outre des performances réduites.
Côté résidentiel, le marché a très fortement baissé en France. Ce qui a d'ailleurs entraîné une véritable hécatombe au niveau des petits installateurs régionaux … et de l'emploi local. La facturation nette serait là aussi une approche bénéfique, avec des consommateurs encouragés en plus à faire des économies d'énergie pour augmenter le surplus vendu à l'opérateur.
*Le groupe norvégien REC Solar, actif dans le solaire depuis 1996 et verticalement intégré depuis le silicium jusqu'aux panneaux PV (« from sand to sun », pour reprendre un de ses slogans), a dû prendre des décisions douloureuses ces derniers mois avec la fermeture totale ou partielle de certaines usines de fabrication de tranches de silicium et de cellules solaires en Norvège, tout en développant la capacité totale de production d'une usine plus moderne et entièrement automatisée à Singapour, inaugurée il y a environ 18 mois. Prévue pour une capacité initiale de modules PV de 590 MW, cette usine est aujourd'hui capable de « sortir » 750 MW, grâce à une augmentation, d'une part, de la productivité au niveau du process et, d'autre part, du rendement de conversion des panneaux assemblés. Elle devrait même atteindre 1 GW cette année avec un faible investissement supplémentaire.
Rappelons que le groupe norvégien n'assemble que des cellules solaires de sa propre fabrication dans ses panneaux PV.
En 2011, REC a réalisé un chiffre d'affaires de 13,3 milliards de couronnes norvégiennes, en baisse de 3% comparé à l'année précédente, et une perte nette nettement supérieure à 2010. La concurrence très forte sur les prix au niveau mondial a entraîné une baisse de 42% des prix du silicium, de 31% sur les cellules solaires et de 15% sur les panneaux photovoltaïques rien qu'au 4e trimestre 2011 comparé au trimestre précédent. En France, la société emploie 12 personnes.
Enfin, REC Solar arrive en tête des tests de panneaux PV réalisés par Photon l'an passé, avec 6% de puissance en plus en moyenne sur 45 sociétés testées.
1) REC Solar produit son silicium aux États-Unis selon une technique unique du « flatbed reactor » moins coûteuse notamment en énergie que le process Siemens. La production des tranches de silicium en Norvège fait, elle, majoritairement appel à de l'électricité d'origine hydraulique. A Singapour, l'usine bénéficie d'une électricité provenant de centrales à gaz. Au global, les panneaux PV de la firme affichent ainsi une empreinte carbone de 18 à 21 g de CO2/kWh. REC revendique un retour énergétique légèrement supérieur à un an, le plus bas de tous les modules en silicium cristallin.
OPV : l'Allemand Heliatek cherche à lever 50 M€
La jeune pousse Heliatek, un spécialiste du photovoltaïque organique finalise la mise en place de sa ligne pilote pour démarrer la production de modules PV ultraminces et ultralégers avec une capacité annuelle de 2 à 3 MW d'ici cet été. « Nous venons de lancer un 3e tour de table afin d'obtenir les 50 millions d'euros nécessaires à la concrétisation de notre feuille de route visant un rendement de 10% en production en 2014 et l'industrialisation de volume sur une ligne d'assemblage de 50 MW », nous a confié Thibaut Le Séguillon, CEO de Heliatek depuis l'automne dernier …
Heliatek s'est distingué fin 2011 avec un record de rendement de 9,8% battu depuis par l'Université de Los Angeles en Californie, avec 10,6% (voir [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=mfrfzvtu0702spsg|notre article[/L]).
Au-delà, la feuille de route d'Heliatek se prolonge jusqu'à un rendement de conversion de 12,5% en 2016, et vise même 15% à plus long terme. La société de Dresde réalise des cellules tandem, qui sont en fait deux cellules empilées l'une sur l'autre captant ainsi une assez large portion du spectre lumineux, de 470 à 600 nm. Elle travaille notamment avec un laboratoire universitaire d'Ulm (Allemagne) sur de nouvelles molécules avec un meilleur rendement, et donc sur de nouveaux matériaux absorbeurs, par exemple, des longueurs d'ondes dans le bleu profond et l'infrarouge.
« Nous cherchons des investisseurs stratégiques, par exemple des industriels du secteur de la chimie qui peuvent nous apporter plus que seulement du financement. Les investisseurs actuels sont déjà prêts à mettre 25 M€. Nous allons démarrer le roadshow et espérons finaliser le tour de table d'ici au 3e trimestre 2012 », précise Thibaut Le Séguillon. Heliatek a obtenu jusqu'ici 27 millions d'euros au cours des deux premiers tours de table. Parmi les investisseurs actuels figurent des gros partenaires industriels stratégiques (Bosch, BASF et Innogy, filiale de l'énergéticien RWE) aux côtés de capitalrisqueurs tels que Wellington Partners, Greentech Gründerfonds et autres.
Parallèlement, l'assemblage des premiers panneaux PV organiques commercialisables va démarrer le mois prochain sur la ligne pilote installée par la société de Dresde. La jeune pousse compte ainsi démontrer la faisabilité industrielle de sa technologie de rupture. Les cellules solaires ont jusqu'ici été réalisées dans de petites dimensions et en laboratoire. Heliatek a toutefois déjà assemblé des cellules solaires avec une performance de 9,8% et obtenu ainsi des panneaux PV organiques affichant 9% de rendement de conversion. Soit assez peu de pertes qui laissent augurer de nouveaux records à l'avenir.
Parallèlement, Heliatek vient de signer un accord de coopération avec son compatriote Reckli, en vue de développer une solution avec des panneaux PV organiques plaqués sur des matrices élastiques (l'une des spécialités de Reckli) pour une intégration dans le béton en façade. Avec un poids de 0,5 kg/m2, et des performances supérieures aux panneaux PV conventionnels en silicium à faible luminosité (les façades ne pouvant être toutes orientées de façon optimale), le PV organique se prête en effet bien à ce type d'applications.
Un procédé de dépôt par pulvérisation sous vide sur un plastique oligomère
Par rapport à ses concurrents dans le secteur du PV organique, Heliatek mise sur deux originalités : un procédé de fabrication avec des couches déposées par pulvérisation sous vide, et sans solvant, et non pas, comme tous les autres, sur de l'impression par jet d'encre ou sérigraphie ; l'utilisation, non pas d'un polymère comme support, mais d'un oligomère. Ce dernier matériau donnerait, selon Thibaut Le Séguillon, une meilleure répétabilité, et donc des produits plus fiables et moins coûteux, un détail encore accentué par le procédé de fabrication à faible température (moins de 100°C). Le procédé est similaire à celui utilisé dans l'industrie des Oled (afficheurs organiques). Idem pour les matériaux organiques utilisés, seuls les paramètres de production sont différents.
L'un des défis auxquels sont encore confrontés les chercheurs réside dans la couche de protection contre l'air et l'eau pour assurer une longévité de 20 ans et plus. Aucune solution industrielle n'est aujourd'hui disponible sur le marché dans ce domaine. Pour y remédier, Heliatek travaille, pour sa part, avec une société néerlandaise et un centre de R&D dans le cadre d'un projet encore confidentiel, qui est subventionné par le pays fédéral de Saxe. « Nous pensons aboutir à une solution étendant la durée de vie au-delà de 20 ans d'ici fin 2012 », conclut Thibaut le Séguillon.
Habitat 76 investit 21 M$ dans 190 centrales PV d'une puissance totale de 3,7 MWc
DARNETAL –. Le bailleur régional Habitat 76 vient d'inaugurer à Darnetal, près de Rouen, la première tranche de réalisation d'un projet de 190 centrales photovoltaïques réparties sur 238 toitures de son parc de logements sociaux de Seine-Maritime. Un investissement de 21 M€ pour une puissance PV globale de 3,7 MWc, effectué dans le cadre de la réfection de ces toitures pour un coût total de 60 millions d'euros. L'ensemble des centrales PV devrait être finalisé d'ici avril 2013 sous la houlette d'EDF Optimal Solutions, avec Centrosolar comme fournisseur exclusif des panneaux photovoltaïques …
Bien qu'entamé dès 2009 avec une étude de faisabilité, le projet d'Habitat 76 est un projet post-moratoire. Il n'avait en effet pas pu être totalement finalisé pour ce qui est de la proposition technique et financière avant décembre 2010 – l'attribution des marchés avait eu lieu en octobre 2010 après l'offre finale d'EDF Optimal Solution – et a donc été stoppé par le moratoire sur le photovoltaïque. « Il a fallu refaire des études sur l'enveloppe financière globale après la publication du nouveau cadre tarifaire », nous a précisé Didier Marie, président d'Habitat 76 et également président du conseil général de Seine-Maritime.
Sur l'ensemble des centrales, une trentaine ont une puissance inférieure à 9 kW, et bénéficient donc d'un tarif d'achat de 46 c€/kWh. Les autres affichent des puissances diverses au-dessus de 9 kW et jusqu'à 36 kW, pour lesquelles le tarif d'achat sera de 40,25 c€/kWh. « Le retour sur investissements se fera en moins de 20 ans, puisque les centrales vont générer un revenu de 25 millions d'euros sur la durée du contrat assurant le tarif d'achat. La production d'électricité est estimée avec un productible de 1000 kWh/W/an. Nous avons un contrat de performance énergétique avec EDF Optimal Solutions. Si la production dépasse le volume estimé, les revenus supplémentaires seront partagés à parité avec l'exploitant. Ne pas réaliser ce projet aurait été une erreur », nous a confié Bernard Marette, directeur général d'Habitat 76. « De par son ampleur, ce projet est exceptionnel et unique en France. Il va servir de référence pour d'autres régions et d'autres bailleurs sociaux »
L'ensemble du chantier PV comprend la pose de 19000 panneaux photovoltaïques, des modèles S-CLASS Integration Deluxe, de 195 Wc unitaire, de Centrosolar, tous fabriqués dans l'usine du groupe à Wismar (Allemagne) pour une puissance totale de 3,7 MWc. La pose fait appel à un système de fixation et de reprise d'étanchéité mis au point par Centrosolar, avec des crochets SupERGRIp. Elle est validée par un Avis Technique du CSTB. Les onduleurs sont de la marque Danfoss Solar Inverters.
Au global, le chantier PV s'accompagne d'autres travaux, notamment d'isolation, afin d'améliorer la performance énergétique des bâtiments et les faire passer de la classe E à C.
Le chantier partiel de Darnetal se compose, lui, de 1975 panneaux PV installés sur une surface de 3388 m2 de toitures, pour une puissance de 385 kWc. Il représente environ 10% de l'ensemble du projet en terme de puissance.
« En tenant compte de toutes les opérations en cours, avec les constructions neuves et la réhabilitation, le photovoltaïque représentera plus de 4 MWc avec 35000 m2 de panneaux PV pour Habitat 76 en 2014 », nous a précisé Cédric Lefèbvre, directeur du patrimoine. « Pour ce gros chantier de rénovation, nous avions six candidats en lice après l'appel d'offres dont trois ont fait l'objet d'un dialogue compétitif. Les trois principaux critères d'attribution ont été le coût global, le prix du kWh produit, et la qualité technique et environnementale de l'offre, notamment au plan des déplacements de camions et de l'impact des travaux sur la vie des habitants. »
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