L'essentiel Mardi 14 Février @ VIPress.netColloque du SER : les énergies renouvelables, tout le monde en veut !
Le colloque annuel sur les énergies renouvelables, organisé par le Syndicat des énergies renouvelables (SER), s'est déroulé mardi dernier, 7 février, sur le thème « énergies de notre siècle ». La dernière table ronde, animée par l'académicien Erik Orsenna, a rassemblé six candidats à l'élection présidentielle, ou leurs représentants. Les témoignages d'industriels et autres expériences qui ont précédé avaient peut-être préparé la voie à un formidable consensus : des énergies renouvelables, tout le monde en veut. Mais, combien, quand et surtout comment (les financer), c'est là que résidaient les questions. Voici quelques réponses …
La publication récente du Livre blanc des énergies renouvelables par le SER (voir [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=mfrfzvtu0702spsg|notre article[/L]) avait préparé les débats. L'ouvrage reprenait en effet tous les objectifs du Grenelle Environnement sauf concernant le photovoltaïque où la cible 2020 de 5,4 GW a été rehaussée à 20 GW. Si Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie, avait lors de son intervention en milieu de journée considéré le livre blanc comme étant « précieux et pertinent pour nourrir les débats, avec des suggestions à retenir » sans ciller sur le photovoltaïque, les politiques l'ont globalement approuvé, trouvant même, pour certains, qu'il n'était pas assez ambitieux. « Les objectifs précisés en terme de puissance et les déploiements proposés sont évidemment à considérer comme des propositions « plancher ». Au-delà, tout est possible, tout comme la baisse extraordinaire des coûts dans le photovoltaïque justifiait dès maintenant une réévaluation de l'objectif en terme de puissance installée dans ce secteur », a réagi Jean-Louis Bal, président du SER.
Au final, nous avons surtout retenu la question phare posée aux candidats et/ou à leurs représentants concernant les mesures prioritaires qui seraient décidées en faveur des énergies renouvelables en cas de victoire.
Marie-Hélène Aubert (pour François Hollande) :
- stabiliser le cadre réglementaire, augmenter sa visibilité et enlever les freins administratifs
- renforcer les moyens de l'Ademe, soutenir encore plus la R&D et favoriser les clusters énergie
- renforcer les fonds d'investissements, créer une banque publique d'investissements, développer les syndicats d'économie mixte en renforçant les prérogatives des collectivités territoriales
Eva Joly (candidate EELV) :
- assurer la sécurité des investissements, élaborer un cadre réglementaire stable sur toute la mandature
- harmoniser les normes à l'échelle européenne
- développer les programmes d'efficacité énergétique, augmenter la dotation au Fonds Chaleur
Corinne Lepage (candidate Cap 21) :
- remettre en perspective les objectifs, stabiliser la réglementation, revenir sur certaines décisions prises exprès pour empêcher le développement de projets
- lancer le programme Soleil (pour Solutions énergétiques pour des investissements de long terme), un fonds dédié, bloqué sur 30 ans et alimenté par une partie des subventions aujourd’hui allouées au pétrole, une partie de la rente nucléaire et l’épargne citoyenne
- garantir les PME contre les risques pour les aider dans les développements technologiques
Chantal Jouanno représentant l'UMP :
- redonner l'vantage aux énergies renouvelables avec une taxe carbone qui pourrait alimenter un fonds développement durable européen
- créer un indicateur de soutenabilité des politiques publiques
Mathieu Agostini (pour Jean-Luc Mélenchon) :
créer un pôle public financier proposant des taux d'intérêt réduits pour les investissements dans les énergies renouvelables et un pôle énergétique
- abroger les niches fiscales pour débloquer des financements
- simplifier la législation et stabiliser le cadre réglementaire en concertation avec les professionnels
Yann Wehrling (pour François Bayrou) :
- approuver les douze propositions du Livre blanc du SER
- mettre en place des mécanismes de certificats d'économie d'énergie et des quotas d'émission de CO2
Nous reviendrons sur le colloque et les débats qui ont été menés dans un prochain numéro.
Dernier sprint décisif pour Photowatt ?
Après une offre de reprise déposée à la dernière minute, le 10 février dernier, par EDF via sa filiale EDF ENR (EDF Énergies nouvelles réparties), l'avenir de Photowatt fait l'objet, aujourd'hui, d'une visite du président de la république Nicolas Sarkozy qui rencontre à huis clos les représentants du personnel et s'adressera ensuite de façon informelle aux employés de l'usine de Bourgoin-Jallieu. L'industriel français serait désormais convoité par trois ou quatre industriels ou groupement d'industriels, mais l'on ne parle presque plus que d'EDF. Le tribunal devrait trancher le 21 février prochain …
Le président de la république est accompagné de Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie, Xavier Bertrand, ministre du travail et de l'Emploi, et Eric Besson, ministre chargé notamment de l'énergie.
Concernant Photowatt, les autres offres de reprise ont été déposées par le fabricant d'équipements ECM Technologies, avec des partenaires financiers, par un consortium industriel composé de Solarezo et de MPO International, ainsi que par Label R, qui serait un groupe tunisien. Le comité d'entreprise et les représentants syndicaux examineront les différentes offres tout au long de la semaine pour avis consultatif, puis les communiqueront au personnel de Photowatt après autorisation de l'administrateur judiciaire.
Échéances électorales obligent, le dossier Photowatt est devenu une affaire éminemment politique ces derniers jours. Le groupe EDF explique, lui, sa stratégie concernant Photowatt par sa présence aux côtés de ce dernier dans PV Alliance, une entité de recherche et développement créée en 2008 et dédiée aux technologies photovoltaïques, qui travaille à la fois sur l’homojonction classique et sur l’hétérojonction. Ce dernier process est aujourd'hui considéré comme le plus porteur pour fabriquer des cellules silicium avec un rendement supérieur à 20%. EDF et Photowatt détiennent chacun 40 % des parts de PV Alliance et le CEA 20 %.
L'offre d'EDF ENR sera notamment conditionnée, est-il précisé dans un communiqué, à la reprise de 100% de PV Alliance et à l'obtention d'une licence d'exclusivité mondiale sur la technologie hétérojonction. En prévoyant le maintien de la majorité des 430 salariés actuels au sein de Photowatt et le reclassement des autres au sein du groupe, elle pourrait bien remporter la mise au tribunal face aux autres repreneurs. On ne peut que se demander pourquoi EDF a attendu la dernière limite pour avancer ses pions, et peut-être coiffer tout le monde sur le poteau.
Mais cela suffira-t-il à pérenniser Photowatt ? Certainement pas. Les difficultés de Photowatt, et en partie celles de la filière française du photovoltaïque dans son ensemble, résultent au moins autant du retard considérable pris depuis 10 ans (et plus) dans ce secteur, aux plans industriel et de la R&D, que de la politique, plus récente, du stop-and-go du gouvernement quant au cadre réglementaire et aux tarifs d'achat de l’électricité PV.
Si, en France, la R&D s'est redressée pour montrer aujourd'hui un dynamisme certain dans le photovoltaïque, visiblement, la stratégie politico-industrielle doit toujours passer, elle, dans ce secteur comme dans tant d'autres en France, par des « grands champions ». Des EDF ou Total, qui non seulement ont freiné l'arrivée des énergies alternatives tant qu'ils le pouvaient, mais aussi ne sont nullement des garants pour leur développement futur sur l'Hexagone, ni pour un avenir radieux d'une société comme Photowatt.
En France, et plus généralement en Europe, une entreprise industrielle se doit d'être à la pointe de la technologie, condition indispensable à sa compétitivité dans un monde où la différence en terme de coûts salariaux est de près de 20% en sa défaveur. Et quand il doit y avoir consolidation, rien ne remplace une vraie feuille de route et les moyens financiers appropriés avec des objectifs de « time to market » et de « time to volume » économiquement raisonnables.
Alors, quid de l'avenir de Photowatt ? À suivre dans un prochain numéro ...
Le marché allemand du solaire thermique a progressé de 11% en 2011
Selon le syndicat professionnel BSW-Solar et l'association industrielle du bâtiment et des techniques climatiques BDH, le marché allemand du solaire thermique pour l'eau chaude sanitaire et/ou le chauffage a représenté 1,27 millions de m2 de surface de collecteurs solaires installés en 2011, représentant quelque 149000 systèmes toutes technologies confondues. L'Allemagne compte donc désormais une surface de collecteurs de 15,3 millions de m2, soit 1,66 millions de systèmes solaires thermiques dont la moitié sont des systèmes combinés (ECS+chauffage) …
Selon les experts, cette croissance est due à la hausse des coûts des énergies fossiles (+25% en 2011) et à la disposition de la population allemande à investir dans la transition énergétique.
Parallèlement à la publication de ces chiffres, le ministère allemand de l'environnement a annoncé la prolongation du programme d'investissements mené en coopération avec le groupe bancaire public KfW portant sur un Fonds Chaleur à base d'énergies renouvelables. Objectif : atteindre 14% de chaleur renouvelable d'ici à 2020. L'an passé, les demandes cumulées de subventions ont atteint 500 millions d'euros, après 340 millions d'euros en 2010.
Le marché mondial des onduleurs PV aurait atteint 23 à 26 GW l'an passé
Le marché mondial des onduleurs photovoltaïques aurait légèrement diminué de 1% en 2011, à 23,4 GW, révèle la dernière étude d'IHS iSuppli, mais les perspectives à long terme resteraient solides. En terme de revenus, la chute aurait par contre été plus brutale, avec -15%, à 4,4 milliards d'euros, à cause d'une baisse de 14% des prix moyens de vente. IMS Research donne par contre des chiffres préliminaires montrant une explosion des livraisons à plus de 8 GW au 4e trimestre 2011, tirant l'ensemble du marché à 26 GW l'an passé, soit une hausse de 10% à 15% …
Pour IHS iSuppli, la baisse du marché en 2011 aurait été tirée par l'Allemagne, avec 6,1 GW livrés en 2011 après 9,9 GW en 2010, et la République tchèque, avec seulement 55 MW livrés en 2011 contre 1,5 GW en 2010. Le marché chinois aurait, lui, progressé à 1,6 GW en 2011 (691 MW l'année précédente), ainsi que le marché américain, à 2,8 GW en 2011 (1,5 GW en 2010). La France et l'Italie auraient également été porteurs en 2011, ce qui ne devrait plus vraiment être le cas cette année.
Il y a toutefois consensus sur le classement des fournisseurs. Pour IHS iSuppli, SMA Solar Technology serait resté le leader avec 31% du marché mondial en terme de puissance, suivi de l'Américain Power-One, avec 12% (et premier fournisseur en Italie). Le Top 10 des fournisseurs d'onduleurs (75% du marché total) inclut les Allemands Kaco New Energy, Refusol et Siemens Industry Automation, l'Américain Satcon Technology, l'Autrichien Fronius International, l'Espagnol Ingeteam Energy, l'Italien Elettronica Santerno et le Danois Danfoss Solar. Par ailleurs, dans le cadre d'une enquête effectuée par IMS Research, 30% des acheteurs d'onduleurs PV interrogés auraient cité des onduleurs chinois comme étant de qualité acceptable.
Pour 2012, IMS Research prévoit une année calme tandis qu'IHS iSuppli s'attend à une hausse de 5% du marché mondial des onduleurs, à 24,5 GW, avec une conjoncture également positive au cours des trois prochaines années. En terme de revenus, la tendance à la baisse continuerait en 2012 mais avec une pente plus douce (-3%), avant de s'inverser pour renouer avec la croissance jusqu'à atteindre 20% en 2014. Cette hausse serait due à l'émergence de nouveaux marchés.
Panneaux PV : les prix remontent !
Le tableau ne le montre pas mais, selon l'indicateur sur l'évolution des prix de gros des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin et couches minces de la plate-forme commerciale [L]http://www.pvXchange.com|pvXchange[/L], si les prix ont globalement baissé en janvier 2012, une légère remontée des prix aurait été décelée à partir de mi-janvier, en particulier pour les produits des plus grands fournisseurs chinois. En effet, après l'annonce de la puissance PV installée en Allemagne au 4e trimestre 2011, les discussions quant à de nouvelles baisses des tarifs d'achat auraient immédiatement tiré la demande, entraînant une hausse des prix …
Les fournisseurs de panneaux PV n'avaient en effet pas anticipé une aussi importante demande pour janvier 2012. Nombre d'entre eux avaient en outre réduit leur production, et les stocks des grossistes étaient à un niveau relativement bas.
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