L'essentiel Lundi 20 Octobre @ VIPress.netLa CRE place la CSPE à 30 €/MWh et le parc PV français à 10 GW en 2025
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a évalué le total des charges de service public de l’électricité (CSPE) à 9,3 milliards d'euros pour 2015, dont 63,7% représenterait le soutien aux énergies renouvelables (40% pour le seul photovoltaïque). La CSPE 2015 nécessaire pour les financer s’élèverait à 25,93 euros/MWh, contre 16,5 euros/MWh actuellement. Mais, comme prévu à l’article L 121-13 du code de l’énergie, le gouvernement plafonnera la hausse à 3 euros/MWh, portant la CSPE à 19,5 euros/MWh pour 2015. A plus long terme, la CRE mise sur 400 MW d'installations PV par an et donc un volume total de 10 GW de PV installé en France en 2025, pour une CSPE à 30 euros/MWH à cette date …
Selon un rapport de la CRE sur la CSPE (voir [L]http://www.cre.fr/documents/publications/rapports-thematiques/rapport-sur-la-cspe-mecanisme-historique-et-prospective|ici[/L]), le parc photovoltaïque français, qui représente en 2013 un peu plus de 4000 MW de puissance installée, a bénéficié, au cours de la période 2002-2013, d’une rémunération totale cumulée de 5,2 milliards d'euros courants, dont 4,7 milliards d'euros de surcoûts (90 %) financés par la CSPE. Le coût d’achat moyen des contrats conclus lors de cette période, en baisse depuis 2010 sous l’effet des révisions des conditions tarifaires, s’élève toujours à 480 euros/MWh en 2013 et devrait encore durablement peser sur les charges de service public, aucun contrat relevant de ces dispositions contractuelles ne venant à échéance d’ici 2025.
La CRE estime que la filière photovoltaïque, qui devrait représenter 10 GW de puissance installée en 2025 en prenant en compte la mise en service des installations lauréates des appels d’offres et avec l’hypothèse d’une poursuite de son développement au travers de l’obligation d’achat de 400 MW supplémentaires chaque année, bénéficiera, sur les dix années à venir, d’une rémunération complémentaire de 36 milliards d'euros dont 32 milliards d'euros de surcoûts financés par la CSPE. Les installations mises en service avant 2013 représentent 75 % de ces montants.
Selon la CRE, une CSPE à 19,5 euros/MWh, donc telle qu'elle est préconisée par le gouvernement, représenterait environ 15 % de la facture annuelle moyenne TTC d’un client résidentiel. Ce montant entraîne toutefois un défaut de compensation d’EDF pour l’exercice 2014 estimé à 2,2 milliards d'euros. Une CSPE à 25,93 euros/MWh représenterait environ 19 % de la facture annuelle moyenne TTC d’un client résidentiel.
Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, a salué la publication du rapport de la CRE, s'est réjouie, via communiqué de presse, de ce que « la CRE souligne la complexité du dispositif actuel des tarifs sociaux de l’électricité ainsi que ses coûts de gestion élevés, et qu'elle accueille favorablement la création du chèque énergie qui se substituera aux tarifs sociaux. Concernant le soutien aux énergies renouvelables et à la cogénération, la plupart des recommandations de la CRE rejoignent les mesures proposées par le gouvernement dans le projet de loi de transition énergétique pour la croissance verte. Ainsi, la CRE recommande de privilégier des mécanismes fondés sur la commercialisation directe de l’électricité sur les marchés, un dispositif prévu à l’article 23 du projet de loi sur la transition énergétique. Ce dernier prévoit également des dispositions qui permettront d’améliorer l'efficacité de la politique publique de soutien aux énergies renouvelables en renforçant les modalités d'encadrement, de suivi et de contrôles des installations pour un développement exemplaire des énergies renouvelables (instauration d’un contrôle à la mise en service, possibilité de clauses contractuelles spécifiques, etc.)... »
Desertec : l'initiative industrielle bat de l'aile
L'idée était peut-être trop belle. Après cinq années d'actions de sensibilisation sur la production d’électricité dans les déserts, l'initiative industrielle Desertec (Dii) change de cap pour se concentrer dorénavant sur les services et l'aide au développement de projets que ses actionnaires réaliseraient dans les énergies renouvelables en Afrique du Nord et au Moyen-Orient …
Depuis les premières informations parues dans la presse allemande à la mi-juin 2009 sur le concept de l'électricité produite pour l'Europe – jusqu'à 15% de sa consommation – par de vastes centrales solaires thermodynamiques (et de fermes éoliennes) installées en Afrique du Nord*, le scepticisme et les critiques sur ce programme pharaonique n'ont pas manqué. Et devant l'énormité des coûts et les obstacles à surmonter, le tout doublé d'une certaine instabilité politique depuis deux ans, les industriels ont peu à peu jeté l'éponge.
Après les départs successifs de Siemens, Bosch, ABB et autres Eon et tout récemment de Munich Re (membre fondateur), les seuls actionnaires de l’initiative industrielle encore partants aujourd'hui sont ACWA Power (Arabie Saoudite), RWE (Allemagne) et State Grid (Chine). Ce sont eux qui ont décidé de fixer un nouveau cap lors d'une assemblée générale à Rome le 13 octobre dernier.
Après les actions de sensibilisation sur la production d’électricité dans les déserts d'Afrique du Nord, la constitution d’un réseau d’acteurs et des analyses de marchés au cours des cinq années depuis sa création en 2009, Dii s'adapte aujourd'hui à une nouvelle demande, est-il précisé dans un communiqué de presse. De fait, du Maroc à la péninsule arabique, les énergies renouvelables ont le vent en poupe et se présentent comme un moteur de développement économique pour la région. Le volume des projets est passé d’environ 70 MW en 2000 à 3 GW en 2014, et pourrait monter à 35 GW en 2020. Avec la forte croissance de la population et du développement économique dans ces régions, la consommation d'électricité se multiplierait par quatre jusqu’à 2300 TWh d'ici 2050. La Dii aurait déjà identifié des sites adéquats pour l'installation d'un volume de 800 MW de centrales, proches des centres de consommation aisément raccordables aux infrastructures existantes.
* Plusieurs articles concernant Desertec sont disponibles dans les archives de l'Echo du solaire ; ils sont toujours accessibles via le moteur de recherche en tapant le mot-clé « Desertec ».
Arkolia Energies va réaliser 34 MW de parcs photovoltaïques pour Green City Energy
Green City Energy France a signé un accord avec Arkolia Energies, développeur de projets solaires, en vue du projet de construction de huit centrales photovoltaïques au sol d'une puissance totale de 34 MW en France entre 2014 et 2015. Les deux entités géreront ensemble une société commune appelée Arkolia Solar Park 3 qui regroupera les actifs de ce projet. L'investissement total s'élève à 38 millions d'euros …
Ces centrales bénéficieront d'un tarif de rachat compris entre 7,55 et 10,51 c€/kWh sur 20 ans à compter des dates de raccordements fixées entre octobre 2014 et mars 2015. Elles seront réalisées sur différents sites dans les régions PACA, Languedoc Roussillon et Auvergne. L'emprise au sol est concentrée sur des terres inexploitables, principalement d'anciennes décharges.
Créée début 2009, la société Arkolia Energies compte aujourd'hui 35 collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 35 millions d'euros. Elle a construit à ce jour 88 MWc de projets solaires et a levé plus de 110 millions d'euros pour le financement de projets. Green City Energy France, filiale du groupe allemand Green City Energy, détenu majoritairement par l'association munichoise de protection de l'environnement Green City e.V., développe et exploite, de son côté, des installations produisant de l'électricité 100 % renouvelable, financées à l'aide de fonds participatifs citoyens. La société a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 42,8 millions d'euros. Elle gère à ce jour l'exploitation de 103 MWc et a créé plus de 23 fonds de financement participatifs représentant plus de 218 millions d'euros d'investissement.
L'Allemand Juwi sauvé par l'entrée d'un compatriote énergéticien à son capital
L'énergéticien allemand MVV Energie, régie municipale de la ville de Mannheim (près de Francfort), arrive au secours de son compatriote Juwi, développeur de projets d'énergies renouvelables, en prenant une participation de 50,1% à son capital. L'accord final dépendra toutefois de la réussite du plan de restructuration actuellement mis en œuvre et de l'accord des banques et autres financeurs ainsi que de l'office des cartels …
Les détails financiers de l'accord n'ont pas été dévoilés. L'entrée de MVV Energie au capital de Juwi s'effectuera par le biais d'une augmentation de capital.
Créé en 1996, le groupe Juwi figure parmi les plus grands developpeurs de projets éoliens et photovoltaïques, avec quelque 1000 employés dans le monde et un chiffre d'affaires annuel qui était monté jusqu'à 1 milliard d'euros. Il s'est toutefois retrouvé en difficulté suite au recul, notamment, du marché allemand des grandes centrales au sol (les sites de plus de 10 MW ne bénéficient plus de tarifs d'achat depuis plus d'un an). Un vaste plan de restructuration et de recentrage des activités a été engagé, en particulier vers le développement de projets PV sur les marchés internationaux et de projets éoliens sur le marché allemand. Selon Georg Müller, CEO de MVV Energie, l'accord préfigure un partenariat étroit entre les deux entités pour promouvoir l'expansion des sources d'énergies renouvelables. Les deux fondateurs de Juwi, Fred Jung et Matthias Willenbacher, détiendront ensemble les 49,9% restants du capital de la société. La transaction devrait être finalisée d'ici fin 2014.
Panneaux PV : les prix repartent à la baisse en octobre 2014
Les prix de gros des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin commercialisés par les fabricants japonais et chinois ont peu évolué au cours du mois de septembre par rapport à août 2014 mais, quels que soient leur origine, les produits PV semblent baisser à nouveau depuis début octobre, estime Martin Schachinger, directeur général de la plate-forme commerciale [L]http://www.pvxchange.com|pvXchange[/L]. Le marché européen a par contre été peu porteur en septembre …
Les fournisseurs allemands de panneaux PV auraient par contre ajusté leurs prix à la baisse de façon conséquente début octobre pour tenter de dynamiser le marché, plus tôt que lors des années précédentes. Selon pvXchange, les fabricants du Sud-Est asiatique seraient toutefois très présents et prêts à user de toutes sortes de stratagèmes pour contourner les contraintes à l'importation de la Commission européenne. Parallèlement, l'intérêt des utilisateurs pour des produits d'occasion ou dépréciés serait grandissant. Ainsi, le défaut de garanties pour des panneaux PV provenant de sociétés en cas de cessation de paiement ou pour des produits d'occasion ne serait plus un point critique, vu le peu de confiance accordé aux garanties proposées par les sociétés encore en activité. Une évolution qui, selon pvXchange, reflète une fois de plus que le plus bas prix reste plus déterminant que les promesses de qualité des fabricants …
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