C'est la rentrée, et les syndicats professionnels des énergies renouvelables, et en particulier de l'énergie solaire, s'activent auprès des pouvoirs publics afin de tenter de relancer les marchés.

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Après le SER dont le plan de relance sera dévoilé le 17 septembre prochain, Enerplan demande, lui, à la fois une refonte du modèle économique et de la réglementation tarifaire pour le photovoltaïque sur bâtiment avec une part d’autoconsommation, et le lancement avant fin 2013 d'un appel d'offres à vocation récurrente durant les trois prochaines années pour un volume de 1000 MW/an …

Le SER a, pour sa part, déjà annoncé un plan de relance avec des propositions qu'il dévoilera le 17 septembre prochain. Son président, Jean-Louis Bal (voir ci-contre, photo du bas), a d'ailleurs rencontré le ministre de l'écologie Philippe Martin le 5 septembre dernier, et lui a fait part des difficultés que rencontrent la plupart des filières, en particulier les filières éolienne et photovoltaïque, dont la décroissance des marchés met en péril les objectifs 2020 et de nombreux emplois. « Le ministre a bien perçu l’urgence et le caractère critique de la situation », a déclaré Jean-Louis Bal à l’issue de cet entretien. « Philippe Martin a indiqué qu’il regarderait les propositions contenues dans ce plan avec la plus grande attention et qu’il compte sur le Syndicat des énergies renouvelables pour travailler à de nouveaux chantiers dans chacune des filières. »

« La 2ème édition de la conférence environnementale organisée fin septembre par le gouvernement doit acter la prise de conscience de l'état pour l’urgence d’une mise en œuvre de mesures effectives afin de maintenir les entreprises et les ambitions françaises pour un secteur solaire porteur d’avenir pour la croissance et l’emploi, tant en France que dans le monde », a déclaré, pour sa part, Thierry Mueth, président d’Enerplan (voir ci-contre, photo du haut).

Les deux syndicats s'accordent sur un point : les mesures d’urgence annoncées à l’automne 2012 se révèlent inadaptées pour relancer le secteur du photovoltaïque (voir notre article pour les dernières statistiques). « Les acteurs du marché photovoltaïque français ont aujourd’hui besoin de mesures « d’urgence » efficaces ... qui répondent à trois critères fondamentaux : visibilité, pérennité et volume », souligne Enerplan dans un communiqué de presse. Pour l'appel d’offres, le syndicat propose un cahier des charges qui sélectionnera les lauréats en rétablissant une évaluation objective de la qualité et du contenu industriel des projets dans une logique impérative de compétitivité économique.

L'Américain First Solar compte désormais sur l'Allemand Belectric pour accélérer encore le déploiement de ses panneaux photovoltaïques à couches minces en CdTe. Les deux groupes étendent une coopération existante depuis une dizaine d'années avec la création de PV Projects, une société commune visant à développer et réaliser des projets de centrales photovoltaïques sur trois continents …

Les zones géographiques visées sont l'Europe, l'Afrique, et les États-Unis où l'entité ne sera toutefois chargée que de projets de puissance inférieure à 20 MW. Les activités américaines intégreront notamment le carnet de commandes actuel de 280 MWc de Belectric au Nouveau Monde.

Basée en Allemagne, la société PV Projects sera chargée de réaliser des projets solaires acquis indifféremment par l'un ou l'autre des deux groupes en utilisant des panneaux photovoltaïques à couches minces en CdTe et éventuellement des trackers ainsi que d'autres produits/services du partenaire américain qui détient une base installée de plus de 7 GW dans le monde et un carnet de commandes de 3 GW. Belectric, présent dans 20 pays avec une base installée de 1,4 GWc (réalisée à 80% avec des panenaux PV First Solar) et un pipeline de projets de 5 GWc, met dans la corbeille son savoir-faire d'intégrateur/installateur clés en mains. L'accord étant non exclusif, les deux entreprises maintiennent également une activité indépendante de développement et de réalisation de projets.

Photo : une centrale solaire de 128 MW réalisée avec des panneaux photovoltaïques à couches minces CdTe de First Solar a été inaugurée par Belectric en Allemagne, à Templin dans l'état de Brandebourg, début août 2013.

Les livraisons mondiales d'onduleurs pour le photovoltaïque ont diminué de 5%, à 8,3 GW, au 2e trimestre 2013 comparé au 2e trimestre 2012, d'après les statistiques d'IHS. En cause : une baisse de plus de 50% des ventes en Europe, et de plus de 60% en Allemagne et en Italie. Sur l'ensemble de l'année, les livraisons mondiales d'onduleurs devraient toutefois dépasser les 34,5 GW, tirées par la demande en Asie et aux Amériques. Selon IHS, des firmes telles que Sungrow, Omron, Tabuchi et TMEIC prendront des parts de marché, au détriment des fabricants européens …



Du fait de la baisse des ventes en Europe, seuls trois fabricants d'onduleurs européens ont réussi à rester dans le Top 10 au second trimestre 2013, contre six il y a un an. Les livraisons d'onduleurs ont atteint 8,3 GW au 2e trimestre 2013, à comparer aux 8,7 GW du 2e trimestre 2012. Les livraisons dans la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) s'étaient écroulées au 1er trimestre mais avaient repris au second trimestre avec une hausse séquentielle de 24% tirée par la Chine (+174%) et son programme Golden Sun, pour finir à 6 GW sur le 1er semestre 2013, soit 40% de moins qu'au 1er semestre 2012. Le marché chinois reste dominé par les fournisseurs nationaux, estime IHS,avec des prix encore en baisse de 14%, à 0,07 $/W, au second trimestre 2013. Au niveau mondial, les ventes ont diminué de 18% au 2e trimestre, à 1,6 milliard de dollars, à cause de la baisse des prix moyens au niveau mondial (-10%) et d'un volume accru de livraisons vers des marchés asiatiques à bas coûts.
 
Fin juillet, IHS prévoyait encore un volume de livraisons de 34,2 GW au niveau mondial et une baisse de 5% du marché, en valeur, à 6,7 milliards de dollars pour 2013. Les analystes pronostiquaient aussi une diminution du prix des onduleurs de 11% en moyenne. En 2014, le marché devait rebondir de 11%, à 7,3 milliards de dollars

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L'utilisation croissante des micro-onduleurs devrait faire progresser le marché mondial de ces dispositifs à 2,1 GW d'ici 2017 contre 500 MW cette année, estime IHS, tandis qu'il se dessine aussi une nette croissance de l'utilisation de panneaux photovoltaïques intégrant directement le micro-onduleur. Ces derniers pourraient représenter 32% du marché total en 2017 …



Longtemps essentiellement présent dans le PV résidentiel aux Etats-Unis, où leur part de marché dépasserait 40% cette année, les micro-onduleurs sont désormais de plus en plus utilisés à la fois dans des centrales solaires commerciales et dans d'autres pays. Ils permettent d'améliorer le bilan énergétique d'une centrale PV, et offrent aussi des niveaux de sécurité plus élevés ainsi que des moyens de contrôle de la performance des panneaux PV individuels. D'où leur intérêt, en particulier pour les projets commerciaux de petite taille, avance IHS. En 2017, la majorité des livraisons viserait des centrales de 10 à 100 kW.
 
Partant, la compétition s'est aussi intensifié dans ce secteur cette année, avec notamment l'arrivée des offres de SMA et de Power-One, ce qui devrait entraîner, selon IHS, une baisse des prix de l'ordre de 16% en 2013. En valeur, le marché mondial dépasserait toutefois encore 250 M$ cette année et s'établirait à 700 M$ en 2017, malgré des prix en diminution. L'Américain Enphase Energy est aujourd'hui leader sur ce marché. Le marché américain a absorbé 72% des livraisons de micro-onduleurs en 2012, une part qui devrait tomber à 50% en 2017. Les pays les plus porteurs seraient le Royaume-Uni, la France, le Japon et l'Australie.

Pour la société d'études de marché Lux Research, l'industrie solaire chinoise subit actuellement une consolidation quelque peu chaotique mais continuera à dominer le secteur. La Chine deviendrait le plus grand marché consommateur et les grands fabricants de panneaux photovoltaïques comme Yingli Green Energy, Trina Solar, Hanwha SolarOne et Canadian Solar gagneront encore des parts de marché. Après une montée en puissance via le bas coût, ils sont aujourd'hui à la pointe de la technologie …

Pour maintenir leur suprématie technologique, des firmes comme SunPower doivent continuer à innover dans les architectures des cellules solaires et dans le processus de fabrication (métallisation, découpe des cellules, etc.).

Depuis 2005 et l'introduction de Suntech Power à la bourse de New York Stock, l'industrie solaire chinoise a explosé : elle représente aujourd'hui 60% de la production mondiale et neuf des dix plus grands fabricants PV sont chinois. En mettant l'accent sur le bas coût, elle a contribué à faire baisser les prix de 75% depuis 2007 et stimulé la croissance de la demande. Mais elle a aussi sabré les marges, et conduit les industriels du monde entier, donc en Chine aussi, à de lourdes pertes.