Enfin ! La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a lancé le 3e appel d'offres pour des installations photovoltaïques d'une puissance supérieure à 250 kW, très attendu par les professionnels.

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Sans surprise, cet appel d'offres porte sur une puissance totale de seulement 400 MW, dont 150 MW d'installations sur bâtiments, 200 MW d'installations au sol et 50 MW d'ombrières de parking. La date limite de dépôt des offres est fixée au 1er juin 2015 …

L'appel d'offres CRE 3 arrive avec six mois de retard. Il avait en effet été annoncé pour le printemps, puis pour l'été et enfin pour septembre 2014. Désormais sur la table, il a été accueilli avec des sentiments mitigés. La puissance totale de seulement 400 MW est une grande déception. Le dispositif très complexe reste un frein pour les PME qui ne disposent ni de la structure de coûts ni des ressources humaines nécessaires pour développer des projets dans ce cadre. Enfin, avec une date limite au 1er juin prochain, les projets lauréats ne seront publiés que vers la fin de l'année 2015. Rappelons que la liste des projets lauréats de l'appel d'offres CRE 2 a été publiée fin mars 2014.


Les critères de notation des dossiers

Dans les installations sur bâtiments, la puissance de 150 MW est répartie en deux sous-familles, avec 100 MW pour les systèmes en intégration simplifiée au bâti (sous-famille 1-a) et 50 MW pour les systèmes en surimposition (sous-famille 1-b), avec une limite de puissance à 5 MWc par site. Les installations au sol se déclinent aussi en deux sous-familles, avec 75 MW pour des centrales jusqu'à 5 MWc (sous-famille 2-a) et 125 MW pour des centrales de 5 à 12 MWc (sous-famille 2-b). Les ombrières de parking doivent être de puissance inférieure à 4,5 MWc (3e famille).

Concernant le cahier des charges pour les projets, la branche Soler du Syndicat des énergies renouvelables (SER) note le maintien de critères déjà présents dans les appels d’offres précédents comme les exigences de certification de qualité pour les fabricants d’onduleurs et de panneaux et pour les entreprises qui construiront les installations. Elle salue toutefois des améliorations comme la méthode d’évaluation carbone simplifiée, qui repose sur les bouquets énergétiques des pays dans lesquels sont fabriqués les panneaux PV, les critères de R&D et d’innovation pouvant s’appliquer à toutes les phases des projets, depuis les composants et la conception jusqu’à l’exploitation-maintenance des systèmes, ou encore la valorisation de l’intégration environnementale des  projets de centrales au sol, implantées en priorité sur des sites pollués ou des friches industrielles. Ces améliorations devraient aboutir au dépôt de projets plus performants. Le prix en €/MWh des projets reste bien évidemment un critère essentiel de sélection.

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Selon le tableau de bord éolien-photovoltaïque publié par le CGDD (Commissariat général au développement durable), le parc photovoltaïque français se serait agrandi de 298 MW en termes de puissance raccordée au cours du 3e trimestre 2014, selon les premières estimations, portant à 703 MW la puissance totale installée cette année. Le parc PV français, toutes régions et territoires cumulés, se serait élevé à 5412 MW à fin septembre 2014, dont 5069 MW en métropole …


Le rythme des raccordements s'est accéléré depuis début 2014 au fil des trimestres. S'il est loin des records de 2011, il a toutefois dépassé les niveaux trimestriels de 2010. L'espoir d'atteindre le GW pour l'ensemble de l'année 2014 reste donc d'actualité. La puissance installée sur les trois premiers trimestres de 2014 s’inscrit en effet en hausse de plus de 50 % par rapport à la période équivalente de 2013, et dépasse d'ores et déjà la puissance installée sur l'ensemble de l'an passé. Les 298 MW du 3e trimestre 2014 sont aussi à comparer aux 245 MW du 3e trimestre 2012, où le brutal coup de frein suite au moratoire sur le photovoltaïque avait fini par se concrétiser.

L'évolution du parc est tiré par les gros projets. Un effet des appels d'offres ? De fait, les centrales PV de plus de 250 kW représentent 64 % de la puissance installée depuis le début de l’année. La puissance moyenne des installations raccordées sur les trois premiers trimestres 2014 atteint près de 35 kW, contre 16 kW pour l’ensemble du parc. Le nombre de projets en file d’attente s’inscrit par contre en baisse par rapport au trimestre précédent. La puissance cumulée des projets pour lesquels la convention de raccordement est déjà signée, augmente néanmoins de 36 % par rapport à fin juin du fait de quelques gros projets.

Près de 50 % de la puissance installée en métropole est située dans les quatre régions les plus méridionales de la France continentale, à savoir Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Sur les trois premiers trimestres de 2014, le peloton de tête des nouvelles installations est constitué par les régions Aquitaine (195 MW), Paca (99 MW), Languedoc-Roussillon (74 MW), Midi-Pyrénées (51 MW), Auvergne et Pays de la Loire (47 MW chacune). Les DOM représentaient un peu moins de 7 % de la puissance photovoltaïque installée en France à fin septembre 2014. La Réunion contribue à elle seule pour près de la moitié de la puissance PV installée dans les DOM.

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Victime du déclin du marché européen du photovoltaïque, Sputnik Engineering, fabricant suisse d'onduleurs plus connu sous le nom de sa marque SolarMax, a déposé le bilan le 28 novembre dernier, ce qui s'est traduit, pour les quelque 270 employés, par la cessation immédiate du travail jusqu'à nouvel ordre …



La direction avait restructuré ses activités l'an passé, recentré ses efforts sur les onduleurs string et placé ses pions à l'international. Depuis quelques mois, elle tentait néanmoins de trouver un partenaire-investisseur ou un repreneur, apparemment donc sans succès. Toutes les alternatives possibles ont été étudiées sans trouver de solution, a souligné l'équipe française dans un communiqué. La société avait informé ses employés et clients la veille. Tous les services, y compris les livraisons et le support technique sur le terrain ainsi que la hotline, ont été suspendus. Dans son communiqué, l'équipe française a assuré vouloir faire tous les efforts nécessaires pour minimiser l'impact de cette situation pour ses clients. De plus amples informations sur la procédure en cours seraient communiquées en temps opportun.

Pour l'analyste Cormac Gilligan d'IHS Technology, le fabricant suisse d'onduleurs est en grande partie victime du sévère déclin du marché européen du photovoltaïque. Ce dernier est passé de 5,5 milliards de dollars en 2010 à 1,9 milliard de dollars en 2013, avec une nouvelle baisse en perspective aussi pour cette année. En 5e position avec une part de plus de 4% du marché mondial en 2008, SolarMax a vu ses ventes reculer quasiment dans la même proportion, à moins de 1% du marché mondial l'an passé. Parallèlement, la pression sur les prix s'est intensifiée au cours des années à cause, aussi, d'un nombre croissant d'acteurs. Même à l'international. SolarMax s'est ainsi retrouvé face à à la concurrence à la fois des fabricants locaux (aux Etats-Unis, en Asie) et de ses compatriotes européens poursuivant une stratégie similaire. La société créée en 1991 avait notamment signé des accords de partenariat avec ReneSola pour la distribution de ses onduleurs aux Etats-Unis et en Australie.

Rappelons que d'autres fabricants européens d'onduleurs, confrontés aux mêmes difficultés que SolarMax, ont déjà déposé le bilan, cessé ou cédé leurs activités voire fusionné avec d'autres sociétés, comme, par exemple, Sunways (cession à une filiale du Chinois Shunfeng Photovoltaics), Platinum (ex-Diehl Controls, vente à l'investisseur Mutares, puis filialisation et enfin dépôt de bilan), Danfoss qui a fusionné ses activités onduleurs avec SMA Solar Technology. Ce dernier a par ailleurs publié une alerte aux résultats et révisé à la baisse ses pronostics pour l'exercice 2014, à 775 - 790 millions d'euros pour le chiffre d'affaires et jusqu'à 115 millions d'euros de pertes. Le marché européen n'a pas relevé la tête en fin d'année comme prévu ...

La consolidation dans l'industrie du photovoltaïque continue, avec la reprise du Norvégien REC Solar, fabricant de cellules solaires et assembleur de panneaux photovoltaïques, envisagée par le Chinois Bluestar Elkem Investment basé à Hong Kong pour un montant de 4340 millions de couronnes norvégiennes, soit près de 500 millions d'euros. La transaction devrait être finalisée au plus tard en mars/avril 2015 …


Une filiale de Bluestar Elkem sera créée au Luxembourg; elle détiendra 100% des parts de REC Solar Holdings et REC Solar.

Le chimiste Bluestar est entré sur le marché du photovoltaïque en rachetant Elkem Solar, fabricant norvégien de silicium solaire selon un procédé métallurgique (et d'autres alliages), en 2011. La reprise de REC Solar, un fournisseur intégré du photovoltaïque, s'inscrit dans cette même stratégie avec la perspective de créer un fournisseur PV présent sur toute la chaîne de valeur. Le groupe REC rencontrait des difficultés depuis quelque temps comme un grand nombre d'acteurs industriels du PV, et s'est profondément restructuré l'an passé. Toutes les usines norvégiennes ont été fermées, et ses activités filialisées avec l'usine à Singapour pour le photovoltaïque d'une part (photo de l'usine ci-dessus) et aux Etats-Unis pour le silicium d'autre part. Cette dernière activité n'est pas concernée par la transaction avec Bluestar Elkem.

Un an seulement après le précédent record, Soitec et le CEA-Leti en France, et l’Institut Fraunhofer pour les Systèmes Energétiques Solaires (ISE) de Fribourg en Allemagne dévoilent une cellule solaire à multi-jonctions convertissant 46% du rayonnement solaire en électricité, développée en partenariat. Les cellules à multi-jonctions sont au cœur des systèmes photovoltaïques à concentration (CPV) susceptible de produire une électricité à un coût compétitif dans de grandes centrales solaires installées dans les régions bénéficiant d’un ensoleillement direct élevé …


Le précédent record avait été établi à 44,7% en septembre 2013 (voir notre article). Le rendement de 46% a été mesuré à un facteur de concentration de 508 soleils. Il a été validé par l’institut japonais AIST (National Institute of Advanced Industrial Science and Technology) dans des conditions de test standard. Les cellules solaires à jonctions multiples font appel à des matériaux semiconducteurs composés III-V. Dans les systèmes photovoltaïques à concentration de Soitec, une lentille de Fresnel concentre la lumière du soleil sur une cellule solaire de très petite taille.

La structure est en fait composée de quatre cellules solaires empilées, chacune convertissant exactement un quart des photons dans une plage de longueur d'onde entre 200 et 1750 nm arrivant sur la structure en énergie électrique. La plus grande difficulté a consisté à régler précisément la composition et l'épaisseur de chacune des quatre sous-cellules. « Ce nouveau record confirme notre choix technologique de développer cette cellule solaire à quatre jonctions et démontre clairement notre capacité à atteindre, dans un avenir proche, la barre de 50 % d’efficacité », a souligné Jocelyne Wasselin, vice-présidente chargée du développement produit des cellules solaires chez Soitec.