Sélectionné au printemps 2012 dans le cadre des appels à manifestation d'intérêt, le projet Microsol porté par Schneider Electric afin de développer des solutions pour l’électrification rurale dans des pays en voie de développement grâce à des microcentrales solaires (voir notre article) vient de passer un cap décisif : la centrale pilote a été inaugurée le 20 novembre dernier sur le site du CEA à Cadarache …



Les sociétés Exosun et Exoès apportent au projet une complémentarité technologique, la première fournissant le champ solaire avec son concentrateur et son récepteur ainsi que la solution de stockage tandis que la deuxième apporte sa technologie de conversion de chaleur en électricité (Shape Solar) basée sur un cycle organique de Rankine. « Notre collaboration avec Exoès dans le cadre du projet Microsol nous permet de proposer une production simultanée de chaleur et d’électricité 24h/24. La régulation de la centrale est effectuée par le partenaire Schneider Electric », explique Frédéric Conchy, pdg et fondateur d’Exosun. Le projet regroupe, outre Schneider Electric, les sociétés Exoès, Exosun, Stiral et TMW, le CEA-INES ainsi que les laboratoires LEME-Paris et LEMTA-Nancy.

Annoncé avec un budget total de 10,9 millions d'euros, dont 5,1 millions d'euros de subventions au titre des investissements d'avenir (voir la Fiche Microsol sur le site de l'Ademe), le projet a pour but d’équiper les populations isolées de dispositifs simples mais durables de production d'énergie et d'eau potable à partir des ressources naturelles disponibles. Si les tests avec la microcentrale pilote sont concluants, des démonstrations seront effectuées dans deux pays d'Afrique en 2014 pendant un an. La commercialisation est prévue à l'issue de la validation de ces démonstrations. Le marché potentiel est estimé à plus d'un million de sites à équiper dans le monde.

Le groupe ACOFI, un spécialiste des investissements et financements, a réalisé en coopération avec le Centre Observation, Impacts, Energie (O.I.E.) de MINES ParisTech une étude sur le gisement solaire en France. Conclusion : la quantité d’électricité qui sera produite in-fine par des [b)installations photovoltaïques peut être estimée de façon assez précise, grâce à une faible volatilité sur l’ensemble du territoire et à une fiabilité des infrastructures toujours plus grande, malgré des périodes présentant un déficit de rayonnement comme au premier trimestre 2013 …



L'étude a porté sur la répartition annuelle de l’irradiation ainsi que sur sa volatilité inter-annuelle et sur les paramètres qui peuvent l'impacter. Elle montre ainsi, tout à fait logiquement, que certaines régions (Provence Alpes Côte d’Azur et Aquitaine notamment) présentent moins de risques pour la production d’électricité photovoltaïque, avec à la fois une irradiation importante et une faible volatilité.

Le déficit d’irradiation de janvier à avril 2013 était compris entre -4% et -8% pour la façade atlantique et le pourtour méditerranéen, entre -7% et -9% pour les régions bordant la Manche, entre -7% et -10% pour les régions centrales du Nord au Sud, et entre -12% et -16% pour le quart Nord Est. En tenant compte des statistiques depuis 2004, les mois de mars et mai 2013 affichent effectivement des valeurs extrêmes, mais il en a été de même en juin et juillet 2007, en avril 2008 et en avril 2012. Dès lors l’épisode de faible ensoleillement du printemps 2013 n’était pas si exceptionnel que cela. Les variations restent en outre relativement faibles (le plus gros écart à la moyenne de l’irradiation cumulée sur douze mois, constaté en avril 2008, est seulement de 4,8%), confirmant ainsi le fait que le gisement solaire est globalement peu volatil. Pour en savoir plus, cliquer ici

Créé en 1990, le groupe ACOFI construit des solutions d’investissement et de financement d'infrastructures avec, depuis 2010, de premiers projets dans les énergies renouvelables, notamment dans le photovoltaïque. En deux ans (2011-2013), il a ainsi réalisé le financement de plus de 10 MWc dans ce secteur pour un montant total d’investissement de 50 M€. Depuis ses débuts dans la filière photovoltaïque, il s'était fixé pour objectif de développer une véritable expertise industrielle, dans laquelle s'inscrit aujourd'hui cette étude sur le gisement solaire en France. Pour la mener à bien, les partenaires ont eu recours aux données de la base HelioClim-36 développée par MINES ParisTech – ARMINES (et consultable sur www.soda-is.com)

Selon IHS, l'évolution de la demande sur le marché mondial des installations photovoltaïques devrait aboutir à un volume de 40 à 42 GW l'an prochain, soit une croissance de 15% comparé aux 35 GW attendus pour cette année …

La société d'études confirme ainsi ses prévisions précédentes, à l'opposé de certains autres analystes qui imaginent que le marché mondial du photovoltaïque pourrait monter à 55 GW en 2014. Elle voit en outre quelques risques pouvant entraîner une baisse des pronostics. IHS prédit ainsi que la Chine n'installera que 9,5 GW de puissance PV en 2014, et non pas les 12 GW visés par les pouvoirs publics du pays avec 8 GW de toitures PV, principalement à cause du manque d'infrastructures pour soutenir le déploiement de sources d'énergie solaire plus distribuées. La société d'études s'attend en outre à une évolution en dents de scie sur le marché japonais. Une telle évolution lui semble d'autant plus réaliste que plusieurs incidents ont récemment émaillé l'actualité dans ce secteur : l'annonce par le ministère d'un examen des projets de centrales au sol tendant à prouver que nombre de projets ne seront jamais construits; la fin annoncée du dispositif tarifaire pour le résidentiel ; la baisse de 20% du tarif d'achat pour les centrales non résidentielles au printemps 2014.

Enfin, sur les marchés émergents, le photovoltaïque se déploie aujourd'hui plus lentement que nombre d'experts avaient prévu. Selon la société d'études, les marchés émergents devraient s'équiper d'une puissance PV de 5,4 GW cette année, avec une croissance à 7,7 GW l'an prochain. Nombre de ces marchés passent par des appels d'offres, et les délais de réalisation des projets dans un tel cadre peuvent durer plusieurs années entre l'annonce des lauréats et la finalisation des projets. Le Chili et l'Afrique du Sud en seraient de bons exemples, estime-t-on chez IHS, avec tout juste 100 MW et 200 MW de puissance respectivement installée en 2013.